mercredi 12 décembre 2012

« Long John Silver » : un roman qui vous guérira du mal de mer


Pour tout lecteur en quête d’évasion et d’histoires trépidantes, heureusement qu’on peut compter sur ce bon vieux Long John Silver pour nous conter ses aventures incroyables aux quatre coins des mers. Ce pirate haut en couleur créé par Robert Louis Stevenson reprend du service grâce à Björn Larsson qui lui permet de raconter ses mémoires, de ses débuts en tant que jeune mousse jusqu’à sa mort.

John Silver nous embarque avec lui sur tous les navires grâce auxquels il va voguer pendant de nombreuses années, et nous relate de manière assez détaillée ses aventures incroyables. Tour à tour moussaillon, marchand, esclave, ou encore quartier-maître, le personnage fictif côtoie des grands noms de la piraterie ayant bel et bien vécu. Il rencontre même Daniel Defoe ; l’écrivain sans qui nombre de boucaniers et de flibustiers seraient tombés dans l’oubli ou n’auraient simplement jamais existé.

Grande gueule, fin conteur et ne craignant rien ni personne, John Silver débite ses mémoires rocambolesques tel un bonimenteur, sans discontinuer, avec une chronologie quelque peu anarchique. Lecteurs sensibles adeptes de toute véracité s’abstenir. Même si le personnage nous agace quelque peu – sentiment très certainement partagé avec bon nombre des protagonistes du roman – ce baratineur nous propulse au cœur d’une époque enchanteresse où liberté, piraterie et aventures font la loi. En somme, un bon remède contre le mal de mer et une brèche temporelle pour s'évader de notre quotidien.

jeudi 29 novembre 2012

God bless this movie!


God Bless America, enfin un film qui permet de se défouler mentalement ! Jouissif jusqu’au générique de fin, ce substitut de punching-ball est issu de l’esprit tordu de l’agent Zed (souvenez-vous, le cinglé complètement cintré dans Police Academy) ou Bobcat Goldthwait pour les plus ancrés dans la réalité. Une heure et demie de fantasme explosif, soit une suite de minutes de violence gratuite pour notre plus grand bonheur.

Pour une fois, un film met à l’honneur un parfait monsieur tout le monde, ou plutôt, monsieur personne. Oui, Frank (Joel Murray) pourrait être votre voisin de pallier ou collègue de bureau, un quidam qu'on croise tous les jours dans la rue sans jamais le remarquer. Son existence terne et peu enviable va, en une seule journée, se transformer en une cavale jubilatoire visant à éliminer des individus arrogants, égocentriques, malpolis, égoïstes, bref, des véritables connards irrespectueux.

Roxy (Tara Lynne Barr), une Mercredi Addams parfaite en ado révoltée et tout autant dégoûtée par cette société individualiste irrespectueuse, rejoint la folle équipée improvisée. Un duo quelque peu atypique sans jamais être mélodramatique. Ni gore, ni répugnant, ni moralisateur, ni lassant, ce film permet de passer un bon moment, tout simplement.

En toute sincérité, qui n’a jamais rêvé d’exploser la tête de ces gosses de riches, pseudo stars, ultra-prétentieux ? Ou encore à ces singes d'adolescents dérangeant ouvertement et bruyamment leurs voisins au cinéma ? Pendant un moment de grâce, ce film élimine ces individus qui gangrènent impunément la société. Et ça, ça fait du bien.

mercredi 14 novembre 2012

La solitude du réel


Une envie soudaine d’histoires en passant devant une boutique de bandes-dessinées. Parfait. J’entre. Le vendeur a un sourire amical derrière sa frange. Atmosphère qui se prête à la rêverie. Flânant au fil des ouvrages, je laisse mes yeux vagabonder de titres en images.

Un récit illustré me plaît particulièrement. Je l’emmène vers le comptoir où trône un petit bol de chocolats. D’un sourire de gamin timide, l’homme m’encourage à en prendre. Mon fœtus et moi acceptons l’offre alléchante pendant que les bips de la caisse enregistreuse résonnent paisiblement. Au nom de nos deux estomacs, je remercie le vendeur bienveillant qui, semblant être mis en confiance par mon ventre arrondi, amorce une discussion sur les enfants et leurs amis imaginaires.

Forte d’une expérience de plusieurs années au contact invisible avec des personnages inventés, je lui soumets mes quelques observations sur le sujet. L’intéressé souhaite faire avancer le débat et nous discutons des risques et des avantages lorsqu’il y a partage d’amis imaginaires avec quelqu’un de bien réel.

La méfiance s’installe lorsque le vendeur bienveillant insiste sur les noms et caractéristiques de mes compagnons fictifs. Sachant que ceux-ci n’apprécieraient guère de se voir affublés d’un nouvel ami sans leur consentement préalable, je préfère clore cette discussion inattendue et me dirige vers la sortie en saluant mon interlocuteur. Celui-ci me retourne la politesse et adresse un sourire emprunt de mélancolie à mon ventre arrondi en lui lançant malicieusement : « Toi, au moins, tu ne te sentiras jamais seul. »