mardi 25 janvier 2011

Voulez-vous luncher avec moi...

Un midi, à quelque part. Les gargouillis dans mon ventre font pâle figure face aux bondissements dans ma poitrine. Encore une expérience qui affole mes chaussettes trouées au plus haut point (jusqu'au lacet supérieur). Après la rencontre de simples quidams pour boire des bières, manger des crêpes (chez un quidam également), aller au cinéma, flashmober, couchsurfer, voyager, discuter, danser et rigoler, me voilà en route pour luncher avec une bande de joyeux drilles inconnus au bataillon (compagnie 3, section foudre de salière).

Pourtant, quelques mois auparavant, lors d'une rencontre avec une charmante petite dame d'un âge certain, les gargouillis étaient restés bien tapis au fond de mon corps, immobiles et insonores. C'est qu'elle m'avait pris par surprise avec son début de dialogue. Il fallait donc bien que je le continue. Depuis, le dialogue continue épisodiquement, lorsque l'envie et le hasard s'en mêlent. Mais ça, c'est une autre histoire à raconter. 


Revenons donc à nos assiettes. Lieu, heure et date du rendez-vous convenu virtuellement, la rencontre se fera réellement. Et c'est parti. Arrivée au restaurant, entrée prudente tout en balayant du regard les têtes déjà présentes. Les yeux interrogateurs guident merveilleusement les indécis ; il ne faut que quelques secondes pour comprendre que la personne au visage tapissé de questions assise à la table du fond est prête à ouvrir sans hésitation le dialogue. Deux autres joyeux curieux se joignent à la petite tablée. 


Un sentiment surprenant, agréable et périlleusement descriptible m'envahit : toutes les personnes autour de cette table sont là pour la même raison, animés par une même curiosité. La discussion commence par des sourires - non pas gênés ! - et les mots arrivent, coulent, dévalent même. Tout s'enchaîne naturellement. Une bande de potes qui ne se sont pas vus depuis des années. Oui, ça ressemble à ça. Et toi ? Tu fais quoi ? Ah oui, je connais bien ce coin ! Tu veux de l'eau ? C'est génial comme idée ! Ah mais je connais quelqu'un qui... etc. etc. 


Une petite pause estivalement fraîche au milieu d'une journée de travail. Un moment de rencontre avec des personnes semblant familières - mais ne faisant pas semblant de l'être. Le temps en vient presque à manquer. Sans doute nous reverrons-nous au détour d'autres assiettes. Après tout, l'inconnu et tout ce qu'il comporte fait aussi parti du charme. 

mercredi 12 janvier 2011

Essayez, ça déchire !

C'était une journée où mes pieds avaient envie de bouger, de m'emmener sur le trottoir. Et bien soit, chers pieds, je vous suivrais. Evidemment, il faut patienter un moment. Attendre patiemment que la pause passe par là. Puis, la libération. Celle des pieds donc. 

Des pas par ci, des pas par là. A en observer mes pieds si heureux de se défouler, mon estomac en était oublié. Si bien, qu'il se mit à gémir doucement. Une longue complainte qui déchire l'âme. Oui, exactement, comme celle-ci. Il fallut bien malgré tout lui faire les pieds, à cet estomac, car mon esprit n'était pas encore rassasié. 

Mes pas m'avaient alors amené dans un magasin connu aux recoins cachant malgré tout un café qui m'était encore inconnu. On pourrait s'attendre à vivre une expérience sans grande saveur et basse en couleur, et bien le temps s'est figé le temps d'une exclamation. Une exclamation qui est venue une fois un panini fumant devant mes narines. Un panini poulet-curry, mais... sans curry ! ... avec de l'ail tout de même... ah. C'est quand même quelque chose ! 

"Essayez, ça déchire !" 

Je levais mon nez de mon poulet décurrifié et vit un serveur aux yeux bien malicieux. Il me tendait une petite bouteille de sauce "Curry-Mangue". Ah ! Voilà donc le curry qui arrive enfin ! Etrange cet endroit où le curry est servi à part du plat, je me suis alors dit. Finalement, le mélange était original, comme cette petite oasis au milieu de ce magasin. 

Comme toute petite histoire insignifiante, celle-ci comporte également une fin. Comme le magasin n'avait pas de fenêtres à portée de poignet, c'est par la porte que mes pas m'ont sortis. Sortie banale me direz-vous. Oui. 

mercredi 5 janvier 2011

L'auto-stop vu par un frigo

Idéalistes, utopistes, frigogidairistes, auto-stoppeurs, lecteurs, voyageurs de tous horizons, cette note est pour vous !

L'histoire débute une soir d'une année quelconque mais néanmoins particulière, autour d'une choppe de bière bien fraîche. Discussion joyeuse avec un ami : "Bla bla... voyages... voyaaaaages... bla bla bla... moto... bla... voyage... bla... bouquins... bla bla... frigo... bla bla bla... voyage... bla bla..." Uh ? ...Frigo ?!?

Suite à cette discussion surréaliste, j'achetais ce fameux livre de toutes les convoitises retraçant les aventures d'un petit frigo sur les routes irlandaises :


L'histoire de ce récit, rien de plus fou : en se réveillant d'une nuit plus que bien arrosée, Tony Hawks (pas le planche-à-roulettiste acrobate, l'humoriste britannique) découvre une note près de son lit "Je parie 100 pounds que Tony Hawks n'arrivera pas à faire le tour de l'Irlande en auto-stop avec un frigo en un mois" (ou à peu près hein, je fais ça de mémoire). L'auteur, à notre plus grande jouissance zygomatique, relève le défi et part à l'aventure de l'île où la Guinness est reine. Son petit frigo avec lui, Tony nous emmène sur les routes cabossées d'Irlande, à travers des contrées plus fabuleuses les unes que les autres. Au fil du voyage, le petit frigo devient, au grand étonnement de son maître, vivant et obtient même un nom ! C'est là que l'expression "aventure humaine et frigorifique" prend tout son sens. La rencontre de l'humain et de cet appareil ménager est explosive ! 

Un frigo qui voyage ! Un frigo qui fait de l'auto-stop ! Un frigo qui fait du surf ! Un frigo dont on chante les louanges dans un ouvrage ! (Gloiiiiiire ! Gloiiiiiiire !)

L'auteur redoute autant que nous la fin de cette si belle aventure avec son petit compagnon restant froidement muet jusqu'au bout. Jamais aucun appareil ménager n'aura vécu pareil épopée ! 

Sans aucun doute, les frigos sont de fins aventuriers qui n'ont pas froid aux yeux !