tag:blogger.com,1999:blog-15773589716845051982024-03-13T05:50:26.269+01:00Chroniques AtypiquesChroniques Atypiques, le blog aux chaussettes trouéesLa Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.comBlogger36125tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-57889778295705778212018-10-24T13:12:00.000+02:002018-10-24T13:12:34.498+02:00Le regard accroché<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">Mon regard s'est accroché. L'autre jour, sans raison, il s'est accroché sur le visage d'une personne que je ne connaissais pas. Impossible de le décrocher. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">C'était dans une cafétéria. Mon regard était braqué sur le visage d'une dame mastiquant des brocolis. J'ai tenté de le détourner, avant qu'elle ne décroche le sien. Sans succès. Je sentais qu'il ne passerait pas inaperçu. Il n'était pourtant pas insistant. Il était simplement curieux, posé calmement sur cette dame. Il s'attardait sur elle. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">Elle lança soudain le sien - interrogateur - en direction du mien. Sourire poli. Sourcils levés. </span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">- Bonjour ?" s'enquit la dévisagée, tentant d'obtenir des indices concernant mon regard insistant. <br />Agacée par mon regard qui ne se détournait pas, je restais muette.</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">- Bonjour, est-ce qu'on se connaît ?" insista l'observée. </span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">- Navrée, mon regard semble avoir envie de vous dévisager." répondis-je en allant m'asseoir précipitamment à une table, loin de tout regard. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">C'était sans compter la perspicacité du mien qui restait accroché. Chef d'orchestre de mes gestes, il devenait fuyant. Je désespérais de le concentrer sur ce qui préoccupait mon estomac. Il fallait qu'il suive mes mouvements.</span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue", Arial, Helvetica, sans-serif;">Soudain, il rencontra plusieurs de ses semblables. Perdu, interrogateur, puis coupable, mon regard se baissa lentement. Il vit alors les morceaux de nourriture qui avaient quitté mon assiette pour venir s'échouer à mes pieds. </span></span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-77602000013070346952018-01-02T22:43:00.000+01:002018-01-02T22:43:46.242+01:00L'esquiveLondres. Un quartier populaire. Un soir. Tard. Devant un pub. Au milieu des buveurs et fumeurs nocturnes, une fille s'arrête approximativement à côté d'un lampadaire et s'y agrippe pour réajuster une chaussure au talon récalcitrant. Son compagnon - visiblement - tente à son tour d'immobiliser son corps, après avoir constaté que son contrepoids avait quitté son bras.<br />
<br />
Hilares, tous deux se retrouvent au milieu de leurs gestes désarticulés pour tituber jusqu'à la porte d'entrée du pub. Valse anarchique jusqu'au bar. La fille chuchote quelques syllabes à pleins poumons à l'oreille de son compagnon au sourire éméché, avant d'entamer courageusement l'ascension d'un escalier menant à l'étage.<br />
<br />
Resté seul au bar, l'apprenti picoleur commande de quoi faire tanguer encore plus ses pieds et ceux de sa complice. Il se dandine, tourne plusieurs fois sur lui-même, pianote sur le bar en scrutant l'escalier et toutes les personnes en descendant. Un groupe de filles lui offre une distraction bienvenue. L'importun tente de s'immiscer dans leur conversation. Sans succès.<br />
<br />
Ne voyant pas sa partenaire revenir de son ascension, l'embrumé se décide à partir à sa recherche et monte d'un pas hésitant les marches. A l'étage, les toilettes. Il se poste devant la porte des dames et attend impatiemment qu'une candidate - la sienne ? - en sorte. Une jeune fille surgit du petit espace, surprise de croiser un regard rempli d'autant d'incompréhension, et descend par un autre escalier, menant à l'autre bout du bar. La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-54389221500957294692015-12-02T11:19:00.002+01:002015-12-02T11:20:23.003+01:00Ne restons pas sérieux<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">- Va-t'en !" Hurla-t-elle intérieurement. "Je suis lassée de t'accueillir<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">. </span>J'aimerais... Non, c'est trop poli. Je veux que tu partes !"</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">- Ce n'est pas sérieux." Répondit la gravité en silence.</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">- Justement. J'en ai marre d'être sérieuse tout le temps. La légèreté me manque. Tout comme l'insouciance et la naïveté. Les héberger à nouveau me ferait le plus grand bien."</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Quelques années s'étaient effectivement écoulées depuis que le trio avait peu à peu cessé de lui rendre visite. A la fin de ses études, la gravité s'était discrètement invitée. Sa présence ne l'avait pas inquiété, elle l'avait d'ailleurs à peine remarqué. Cependant, dès le moment où l'intruse mit à l'écart de manière flagrante les joyeuses désinvoltes, elle voulu revenir en arrière. A l'évidence, il était déjà trop tard.</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Cette cohabitation avait maintenant suffisamment duré. Elle ne la supportait plus ; l'envahissante l'empêchait de se rapprocher de ses rêves. Penser l'impensable lui était devenu impossible. </span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Pourtant, personne ne lui reprochait son sérieux. Au contraire, son entourage semblait trouver ce manque d'insouciance normal. Sans doute était-ce dû à l'âge ? Elle refusait néanmoins de s'y plier. Elle échafauda un plan minutieux pour attirer à nouveau la légèreté et ses acolytes. A grand renfort de blagues, de rires et de spontanéité, elle espérait chaque jour que les fugueuses reviennent. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sa patience fut en partie récompensée : la légèreté revint, seule. A son grand étonnement, la gravité décida de rester, s'effaçant un peu pour faire de la place à sa colocataire. Elle allait bien voir ce que cette cohabitation contradictoire allait donner, se dit-elle, résignée. </span></span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-91496803689690244402015-11-24T16:09:00.001+01:002015-11-24T16:11:46.702+01:00En cavale<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Elle devait se rendre à l'évidence : elle avait raté son vol. Le regard faussement désolé de l'hôtesse à la porte d'embarquement fit monter en elle une colère désespérée. Toute sa concentration fut mise à contribution pour retenir larmes et cris de rage qui auraient l'audace d'apparaître publiquement. Cette jeune dame n'aura rien à raconter à ses amis virtuels, se dit-elle. </span></span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Et maintenant ? Prendre un autre vol ? Avertir qu'<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">elle</span> n'arrivera pas le jour et l'heure prévue ? Qui avertir au juste ? Rien ne lui venait à l'esprit. Une lassitude soudaine fondit sur elle, l'enveloppant d'un voile paralysant. La jeune hôtesse l'observait toujours, attendant probablement une quelconque réaction démesurée de sa part. Il n'en sera rien, se dit-elle, ravalant son désespoir.</span></span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Elle ne pouvait pas rentrer au foyer. A l'évidence, sa fugue était ratée, mais il lui était impossible de revenir en arrière. A l'heure qu'il était, le personnel soignant devait être à sa recherche. Cette pensée la fit jubiler. Ah, ils allaient bien voir qu'elle avait encore toute sa tête et qu'elle n'avait pas besoin de rester dans cet établissement rempli de vieilles croûtes séniles et baveuses. </span></span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas fugué ; de nombreuses décennies, se dit-elle, refusant de compter trop précisément les années. Cette sortie improvisée la galvanisait ; elle se sentait capable de tout. </span></span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Elle fut tirée de ses pensées par l'hôtesse qui la hélait, une oreille couverte par un téléphone et le regard traduisant une supériorité écœurante face à une proie en difficulté. Elle savait qu'elle était en cavale. Broadway allait devoir attendre, mais ce n'était que partie remise. </span></span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-84261396799692445272015-11-16T09:44:00.001+01:002015-11-16T09:47:25.839+01:00Une légèreté pesante<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Un léger voile s'était abattu sur elle depuis quelques jours. Imperceptible, il entravait pourtant tous ses mouvements et toutes ses pensées. Elle espérait le voir s'envoler à chaque instant, mais il restait, tenace. Malgré ses tentatives pour s'en débarrasser, il revenait toujours. Silencieusement. Délicatement. </span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Sous son poids, les minutes ralentissaient. Même la nature environnante semblait s'assoupir sous ce voile invisible. Quand allait-il se lever ? Certains jours, elle s'impatientait. D'autres, elle se résignait. </span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Son petit plaisir était d'esquiver le voile. Pour un moment seulement. Après quelques heures, elle finissait par se rendre à l'évidence : il était à nouveau là, se reposant sur elle dans une discrétion assourdissante. Oh, elle avait bien tenté de le déchirer, et même de le découper pour libérer quelque peu ses mouvements. Mais rien n'y faisait ; il était toujours <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">présent</span>. </span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Au bout d'un temps, elle se demanda si la solution n'était pas d<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">e rester complètement immobile<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> ; peut-être que </span><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">le voile allait se lasser<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">, puis</span> s'en a<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">ller<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">. <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Engourdis</span></span></span></span></span> sous le voile, <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">ses membres</span> n'avai<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">ent</span> pas la force de protester. C'est ainsi qu'elle se pétrifia volontairement. Le voile doubla alors de volume<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> ; i</span>l devint <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">p</span>lus pesant. Le temps ralentit tant que l'attente n'en <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">fut</span> que plus longue. </span><br />
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Raté.</span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-74583150251122140782015-11-10T10:29:00.001+01:002015-11-10T10:32:16.890+01:00Mauvaise adresse<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tout avait pourtant bien commencé ; elle s'était levée sereine. C'est en sortant de la douche qu'insidieusement son cœur commença à s'accélérer. Elle se demanda si c'était l'effet du savon ; il était nouveau et sentait plutôt bon. Ou alors, serait-ce lié <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">à ses</span> rêves de la nuit ? Elle ne s'en rappelait pas. Sans doute que son inconscient s'en rappelait, lui. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Il était là, bel et bien là. Le stress. Agacée, elle poussa un long soupir. Pourquoi maintenant ? Elle aurait voulu passer une matinée paisible. C'était peine perdue. Voilà, ça commençait : les gestes frénétiques, les allers-retours incessants pour préparer ses affaires, le souffle court, les regards inquiets vers l'horloge murale. Bref, le stress.</span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Elle ne se souvenait pas avoir un programme particulièrement pénible aujourd'hui. Ce stress se serait-il égaré en elle par hasard ? Aurait-il dû atterrir chez sa voisine de palier<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> -</span> celle qui marche d'un pas lourd et décidé avec ses talons hauts ? D'ailleurs, à cette heure-ci, <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">la bruyan<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">te</span></span> devait sortir de chez elle en claquant la porte et dévaler précipitamment les escaliers, comme à son habitude. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Silence. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Soudain, un bruit de porte, discret. Des pas légers dans l'escalier. Elle en était maintenant convaincue : ce maudit stress s'était trompé d'adresse ! Vite, elle se prépara dans l'urgence avec une idée en tête : rattraper sa voisine pour lui rendre son stress. Elle trébucha sur une chaise et s'étala devant son chat qui suivait son ballet frénétique d'un air interrogateur. </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">Tornade incarnée, elle sortit en claquant la porte et dévala les escaliers, rouspétant contre ses pieds encore endormis. Une fois dehors, elle se retrouva seule, face au quartier tranquille. Seule avec son stress inexpliqu<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">é<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;"> et <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">une journ<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">ée <span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">de cong<span style="font-family: "helvetica neue" , "arial" , "helvetica" , sans-serif;">é.</span></span></span></span></span></span> </span></span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-77964740142678051612015-09-08T11:16:00.002+02:002015-09-08T11:20:00.530+02:00La fille du quai<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Sur un quai de gare, une jeune femme fume une cigarette fichée dans un porte-cigarette. Elle aspire doucement, un léger sourire aux lèvres, en fermant ses yeux lourdement maquillés. Pantalon serré, elle se dandine sur ses talons trop hauts, tout en fouillant d'une main son sac ridiculement plein. De l'autre main, porte-cigarette aux doigts, elle tient un gobelet de café froid coincé entre sa paume et son pouce. </span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Une vague soudaine de wagons passe avec fracas, interrompant mon observation un court instant. La jeune femme réapparaît, toujours concentrée sur sa cigarette, ignorant les autres passagers en attente autour d'elle. Soudain, sa main bredouille oblige ses yeux à plonger à leur tour dans son sac. Que cherche-t-elle ? </span></span><br />
<br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Distraite, je laisse errer mon regard sur les autres passagers du train, avant de revenir à la jeune femme. Elle n'est plus là. Tant mieux, me dis-je, le train va de toute façon partir. Une pointe de déception reste tout de même fichée dans mon esprit.</span></span><br />
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Le train s'en va doucement ; je le sens quitter le quai. Un dernier regard par la fenêtre. Serait-elle donc définitivement partie ? Mes yeux ne la trouvent pas. Je m'agace. Le train prend de la vitesse. Concentre-toi. La voilà. Je souris. Malgré son regard toujours perdu, elle sourit. Le train s'éloigne.</span></span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/11274133718836289445noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-56901013481196976992014-03-04T23:44:00.001+01:002014-03-05T20:05:16.174+01:00L'homme aux chaussettes trouées<div style="text-align: justify;">
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<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Son regard
se fixa sur les chaussettes de l’homme ; du moins, ce qu’elle arrivait à
distinguer. Elle en était persuadée : elles avaient certainement des
trous ! L’homme avait un blouson élimé de partout, la figure sale et fatiguée,
le regard malicieux et des baskets ayant traversé de nombreuses fois la ville.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Il discutait
joyeusement avec son compère avachi sur le siège d’à côté. Son sourire espiègle
arborait quelques cavités dentaires qui lui donnaient l’air d’un petit garçon.
Son compagnon à l’état brumeux semblait avoir de la peine à suivre la
discussion. « Mes chaussettes, » disait fièrement l’édenté
« elles sont sèches ! Tu vois ? Et ça, malgré ces foutues
baskets trouées ! » </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Ignorant
l’air interrogateur de son comparse, l’homme aux chaussettes sèches et
probablement trouées brandit fièrement un sac en plastique. « Eh, tu veux
d’la galette ? On m’en a filé une quand j’suis passé vers une boulangerie
toute à l’heure ! » Sans attendre de réponse, il enfourna une
bouchée, un sourire espiègle pendu à ses oreilles. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Levant les
yeux, il rencontra ceux de celle qui l’observait depuis quelques arrêts déjà. Elle
ouvrit la bouche comme pour parler, mais aucun son n’en sortit. Au même
instant, le tram s’immobilisa et ouvrit ses portes dans un claquement mécanique.
Souriant à son tour à l’homme qui la salua, elle se dirigea vers une sortie,
les pieds dans ses propres chaussettes trouées.</span></span></div>
<span style="font-size: small;">
</span>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/11274133718836289445noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-41408946251209477002013-10-17T14:35:00.000+02:002013-10-17T14:36:56.719+02:00Scène de tea-room (presque) quotidienne<div style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">
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</div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR">Deux
hommes en costume dans un café. Discussion en apparence sérieuse ; l’un
est penché au-dessus de la table, le visage grave, l’autre de trois-quarts sur
sa chaise, un coude sur le dossier. Les mains gesticulent de temps à autre
devant leur visage. Les sourcils alternent entre position froncée et étonnée. Le
son de leur voix entre chuchotement et déclamation d’avocat.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR">A la
table d’à côté, une jeune femme laisse courir librement ses doigts sur le
clavier de son ordinateur portable. Absorbée par les cliquetis de sa machine, elle
ignore totalement les deux hommes. De sa tête s’échappent couleurs, sons et
images farfelues, un sourire détendu aux lèvres.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR">La
conversation des deux sérieux semble prendre une tournure formelle ; un index
tape sèchement la table, deux paumes se déposent précautionneusement sur des
papiers posés devant l’un d’eux, puis repartent de plus belle en l’air,
virevoltant devant les mines froncées des deux hommes. Finalement, des mains se
serrent et les visages s’éclairent d’un sourire victorieux.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span lang="FR">Les
deux hommes se lèvent en poussant leur chaise. L’un d’eux se tourne pour
prendre son manteau et s’immobilise en apercevant l’autocollant apposé sur l’ordinateur
de sa voisine de café. « Oh ! Superman ! » s’écrie-t-il
soudainement. Affichant un sourire empreint de nostalgie, le visage de l’homme
perdit plusieurs années en quelques secondes. Le regardant partir et alors
qu’il n’avait pas encore franchit la porte, la jeune femme cru apercevoir ses
cheveux et ses vêtements danser dans le vent. </span></span></div>
La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-10755937772429526322013-10-11T10:54:00.003+02:002013-10-11T11:39:27.835+02:00La lutte du sommeil<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Le sommeil vint, à pas nuageux, vers la femme allongée. Il tenta son approche habituelle, douce et apaisante. S'insérant vaporeusement dans l'esprit de la victime, il se heurta à l'excitation et l'angoisse déjà présentes. La partie n'était visiblement pas gagnée d'avance. Le sommeil prit son air le plus serein et entonna une mélodie douce, presque inaudible. Rien n'y fit. Le doute vint se semer lui-même dans l'esprit de l'éveillée.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Tenace, le sommeil fredonna de plus belle son air lancinant et appela en renfort quelques rêves qui passaient par là. Deux d'entre eux acceptèrent de se joindre à lui pour l'aider à endormir la jeune femme. Les trois complices encerclèrent l'excitation, l'angoisse et le doute pour les faire fuir. Dans l'action, l'un des rêves se heurta à l'excitation et fit malencontreusement émerger une idée. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Armé de son calme légendaire, le sommeil continua de fredonner sa mélodie apaisante. Il savait que, dans ces cas-là, seule la persévérance lui permettrait de triompher. Il était confiant. Un rapide calcul lui permit d'estimer le temps restant avant le lever du soleil accompagné du traditionnel concert de la vie quotidienne. Mais c'était sans compter le réveil bien trop matinal qui se mit à sonner soudainement. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Pris au dépourvu, le sommeil s'en alla, emportant les rêves avec lui. Mais ce n'était que partie remise car il allait revenir à la charge quelques heures plus tard, quand la jeune femme serait installée confortablement dans son siège d'avion.</span></div>
La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-8494459669422819292013-01-31T10:48:00.003+01:002013-10-11T10:55:18.130+02:00A la recherche de la motivation<div style="text-align: justify;">
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</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Ses chaussettes trouées aux pieds, elle s’en alla à la
recherche de la motivation. Celle-ci avait disparu depuis quelques jours. Elle
commençait à s’inquiéter de ne pas la voir réapparaître. Pour plus de
confort, elle avait installé ses chaussettes dans des baskets – trouées
également. Avec un peu de chance, la motivation se faufilerait à nouveau par
ces espaces, se disait-elle.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Le supermarché le plus proche fut témoin de sa première
tentative – infructueuse, précisons-le immédiatement. Elle scrutait désespérément
les rayons aux produits colorés bien militairement alignés, mais ne vit aucune
trace de motivation. Pensant naïvement l’appâter, elle acheta un paquet de
biscuits, du lait et un cahier quadrillé. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Constatant que la motivation n’était toujours pas réapparue,
elle décida d’aller voir dans une librairie non loin de là. Elle pensait – à tort
– que certains ouvrages pourraient la mettre sur une piste intéressante. Mais
non. Cette fois, ce fut la librairie qui vit la déception s’afficher sur son
visage. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Lassée <span style="font-size: small;">par</span> ces recherches infructueuses, elle décida de
rentrer. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle s’aperçut que la motivation
était bien installée sur son canapé parmi les coussins ! Elle lui demanda
où elle était partie pendant ces quelques jours. La motivation lui répondit
simplement <span style="font-size: small;">par</span> un large sourire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span></div>
La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-73115516678175344412012-12-12T19:30:00.001+01:002012-12-12T19:30:08.915+01:00« Long John Silver » : un roman qui vous guérira du mal de mer<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ9PkLpJ5710TGm3aD2qWtxF_E9tN9HfGigZy3FwsRj7cGL-mS7C27YodH7xRdNrcSt4QoIs76Fo0157HDuXWoCTqJh2SRU_05DxA2TWYQ0cnNWdYwB_iavw9CbSU_1vwqAIVhwolrm2o/s1600/longjohnsilver.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQ9PkLpJ5710TGm3aD2qWtxF_E9tN9HfGigZy3FwsRj7cGL-mS7C27YodH7xRdNrcSt4QoIs76Fo0157HDuXWoCTqJh2SRU_05DxA2TWYQ0cnNWdYwB_iavw9CbSU_1vwqAIVhwolrm2o/s1600/longjohnsilver.jpg" /></a></div>
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</style><br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Pour
tout lecteur en quête d’évasion et d’histoires trépidantes, heureusement qu’on
peut compter sur ce bon vieux Long John Silver pour nous conter ses aventures
incroyables aux quatre coins des mers. Ce pirate haut en couleur créé par
Robert Louis Stevenson reprend du service grâce à Björn Larsson qui lui permet
de raconter ses mémoires, de ses débuts en tant que jeune mousse jusqu’à sa
mort.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">John
Silver nous embarque avec lui sur tous les navires grâce auxquels il va voguer
pendant de nombreuses années, et nous relate de manière assez détaillée ses
aventures incroyables. Tour à tour moussaillon, marchand, esclave, ou encore
quartier-maître, le personnage fictif côtoie des grands noms de la piraterie ayant
bel et bien vécu. Il rencontre même Daniel Defoe ; l’écrivain sans
qui nombre de boucaniers et de flibustiers seraient tombés dans l’oubli ou
n’auraient simplement jamais existé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">Grande
gueule, fin conteur et ne craignant rien ni personne, John Silver débite ses
mémoires rocambolesques tel un bonimenteur, sans discontinuer, avec une
chronologie quelque peu anarchique. Lecteurs sensibles adeptes de toute
véracité s’abstenir. Même si le personnage nous agace quelque peu – sentiment
très certainement partagé avec bon nombre des protagonistes du roman – <span style="font-size: small;">c</span>e
baratineur nous propulse au cœur d’une époque enchanteresse où liberté,
piraterie et aventures font la loi. <span style="font-size: small;">En<span style="font-size: small;"> somme, <span style="font-size: small;">un bon<span style="font-size: small;"> remède contre</span></span> le mal de mer<span style="font-size: small;"> et une <span style="font-size: small;"><span style="font-size: small;">brèche tem<span style="font-size: small;">porelle</span> pour s'évader d<span style="font-size: small;">e notr<span style="font-size: small;">e<span style="font-size: small;"> quotidien.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></div>
<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size: small;">
</span></span>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-76564546040035624562012-11-29T18:33:00.000+01:002012-11-29T18:43:01.240+01:00God bless this movie!<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8OM-nIpq8o5ukySJzMppEDHBJrLN9ZAZApJ1oKmqu-vDf_Y6n6zd4Amjbrv1Ls_NxxLa47aH7BeXWnuhJ7Bl2dVrrhuVuQ1Z9vfrqo7ei9MBGagC3H2FqGhXKpVya5NZmCJvfgx4xkj8/s1600/GodBlessAmerica.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8OM-nIpq8o5ukySJzMppEDHBJrLN9ZAZApJ1oKmqu-vDf_Y6n6zd4Amjbrv1Ls_NxxLa47aH7BeXWnuhJ7Bl2dVrrhuVuQ1Z9vfrqo7ei9MBGagC3H2FqGhXKpVya5NZmCJvfgx4xkj8/s200/GodBlessAmerica.jpg" width="135" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><i>God Bless America</i>, enfin un film qui permet de se défouler mentalement ! Jouissif
jusqu’au générique de fin, ce substitut de punching-ball est issu de l’esprit tordu
de l’agent Zed (souvenez-vous, le cinglé complètement cintré dans <i>Police Academy</i>) ou Bobcat Goldthwait
pour les plus ancrés dans la réalité. Une heure et demie de fantasme explosif,
soit une suite de minutes de violence gratuite pour notre plus grand bonheur. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Pour une fois, un film met à
l’honneur un parfait monsieur tout le monde, ou plutôt, monsieur personne. Oui,
Frank (Joel Murray) pourrait être votre voisin de pallier ou collègue de bureau,
un quidam qu'on croise tous les jours dans la rue sans jamais le remarquer. Son
existence terne et peu enviable va, en une seule journée, se transformer en une
cavale <span style="font-size: small;">jubilatoire</span> visant à éliminer des individus arrogants, égocentriques, malpolis,
égoïstes, bref, des véritables connard<span style="font-size: small;">s irrespectueux.</span> </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Roxy (Tara Lynne Barr), une Mercredi
Addams parfaite en ado révoltée et tout autant dégoûtée par cette société
individualiste irrespectueuse, rejoint la folle équipée improvisée. Un duo
quelque peu atypique sans jamais être mélodramatique. Ni gore, ni répugnant, ni
moralisateur, ni lassant, ce film permet de passer un bon moment, tout
simplement.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">En toute sincérité, qui n’a jamais
rêvé d’exploser la tête de ces gosses de riches, pseudo stars, ultra-prétentieux ? Ou encore à ces singes d'adolescents dérangeant ouvertement et bruyamment
leurs voisins au cinéma ? Pendant un moment de grâce, ce film élimine ces individus qui
gangrènent impunément <span style="font-size: small;">la</span> société. Et ça, ça fait du bien.</span></span></div>
La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-61573567592402412592012-11-14T12:12:00.001+01:002012-11-14T12:15:29.709+01:00La solitude du réel<style>
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</style><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Une
envie soudaine d’histoires en passant devant une boutique de bandes-dessinées.
Parfait. J’entre. Le vendeur a un sourire amical derrière sa frange. Atmosphère
qui se prête à la rêverie. Flânant au fil des ouvrages, je laisse mes yeux
vagabonder de titres en images. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Un
récit illustré me plaît particulièrement. Je l’emmène vers le comptoir où trône
un petit bol de chocolats. D’un sourire de gamin timide, l’homme m’encourage à
en prendre. Mon fœtus et moi acceptons l’offre alléchante pendant que les bips
de la caisse enregistreuse résonnent paisiblement. Au nom de nos deux estomacs,
je remercie le vendeur bienveillant qui, semblant être mis en confiance par mon
ventre arrondi, amorce une discussion sur les enfants et leurs amis
imaginaires.</span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Forte
d’une expérience de plusieurs années au contact invisible avec des personnages inventés,
je lui soumets mes quelques observations sur le sujet. L’intéressé souhaite
faire avancer le débat et nous discutons des risques et des avantages lorsqu’il
y a partage d’amis imaginaires avec quelqu’un de bien réel. </span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br /></span></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">La
méfiance s’installe lorsque le vendeur bienveillant insiste sur les noms et
caractéristiques de mes compagnons fictifs. Sachant que ceux-ci
n’apprécieraient guère de se voir affublés d’un nouvel ami sans leur consentement
préalable, je préfère clore cette discussion inattendue et me dirige vers la
sortie en saluant mon interlocuteur. Celui-ci me retourne la politesse et adresse
un sourire emprunt de mélancolie à mon ventre arrondi en lui lançant malicieusement :
« Toi, au moins, tu ne te sentiras jamais seul. »</span></span></div>
La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-8363197732270089022011-09-10T15:46:00.004+02:002011-09-10T15:50:46.894+02:00Le réveil des idées<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Autour de la grande table en chêne, chemises dans le pantalon, ceintures bien serrées, habits sombres et sourcils sérieux. Mes lèvres luttent pour ne pas se soulever et aller taquiner mes oreilles. Le ballet des chaises raclant le sol s'atténue pour laisser place au cliquetis métallique des stylos brandis hors des poches telles des petites baguettes magiques.</span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Un vénérable orateur se lève et débute la longue palabre. Le fil des propos se laisse suivre sans résistance, lorsque soudain, une idée surgit. Je chasse l'impromptue rapidement pour rattraper le flot de mots qui remplit la grande salle austère, mais il est trop tard. L'espiègle s'est installée au milieu de ses consoeurs endormies. Plusieurs idées au sommeil léger se réveillent alors et se mettent à pétiller tour à tour.</span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Tentant d'ignorer toutes ces idées qui jaillissent subitement, je commande à mes oreilles de se concentrer sur les paroles émises autour de la table. Cette manoeuvre subtile s'avère inutile car l'armée d'idées s'est emparée de tout mon esprit et entrave la compréhension des phrases qui s'abattent sur l'assistance. Vaincue, j'abandonne ma conscience aux mains des envahisseurs.</span><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"><br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;"></span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">A l'écoute de chacune d'entre elles, je m'aperçois qu'elles sont intéressantes et me mènent dans des recoins de mon imaginaire encore peu explorés. </span><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Enchanteresses, séduisantes, hautes en couleur, voire même sensationnelles, les idées entraînent toutes mes pensées. Captant un silence brusque, mes oreilles indiquent à ma conscience que les paramètres extérieurs ont changé. Je lève les yeux et rencontre le regard interrogateur de douze personnes ; une question m'avait vraisemblablement été posée... </span></span></span></span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-61726524504981451772011-07-28T16:05:00.001+02:002011-07-28T16:09:26.424+02:00Entre deux gouttes<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Quatrième jour consécutif de pluie, soupira-t-elle en sortant de chez elle. Si ça continue, elle allait devoir s'acheter un de ces masques de plongée que le supermarché du coin avait en action ce mois-ci. C'était le seul signe qu'on était bel et bien en été. Le paysage gris béton, de même que la mine triste des gens traînant les pieds en allant travailler le matin avaient plutôt tendance à pointer vers la fin de l'automne. Elle rit en s'imaginant marcher avec une telle fantaisie sur les yeux ; peut-être que le monde aurait l'air différent, plus souriant, plus coloré ?</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">En arrivant au restaurant, elle commença ce qu'elle appelait "son rituel boulot yo-yo" en espérant que ce midi il y aurait d'autres clients que le comité de l'association de soutien pour le parti travailliste (trophée en platine des noms d'associations à mourir d'ennui). Même si les journées estivales au travail ressemblaient à un chewing-gum fondu au soleil - longues, molles, incolores - elle se sentait à l'aise dans ce petit bâtiment étrangement planté au milieu d'un parking. Quoi qu'il en soit, son esprit était ailleurs, loin, dans les vieux bâtiments plein de sagesse de l'université où elle irait bientôt étudier.</span><br />
<br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Alors que le service venait de commencer, trois hommes à moto s'arrêtèrent devant le restaurant. Elle ne reconnaissait pas les plaques. Des étrangers ici ? Comment serait-ce possible ? Il n'y a rien à voir, rien à faire, rien tout simplement. Autant de questions qui menaçaient de faire imploser son esprit, surtout lorsqu'elle constata que les motards entrèrent dans le restaurant et que l'un d'eux était en réalité une jeune femme de son âge. D'où venaient-ils ? Et s'ils ne parlaient pas sa langue ? Pire, et s'ils ne comprenaient pas le menu ?</span><br />
<br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">La tempête de questions s'interrompit brusquement lorsqu'elle s'aperçut que les trois étrangers s'étaient installés non loin du club des barbus barbants et qu'ils la fixaient maintenant avec des sourires affamés. Elle se ressaisit et leur apporta le menu, tout en leur demandant s'ils désiraient boire quelque chose. Elle eut pour toute réponse des rires gênés et une sorte de bafouillage duquel elle réussit à extraire le mot "english". A regret, elle fit signe qu'elle ne comprenait pas.</span><br />
<br />
<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Au bout d'un moment, à force de gestes, de pointages du doigt, de sons en tout genre et de nombreux sourires, les commandes furent passées et les estomacs rassasiés. Elle était déçue que le chef n'avait plus de quoi faire l'une des spécialités présentes sur la carte. Ils auraient sûrement aimé la goûter. Au moment de partir, elle remercia les étrangers et leur confia joyeusement qu'elle pourrait bientôt discuter avec eux, s'ils étaient amenés à se revoir, car elle prévoyait d'apprendre l'anglais et même l'allemand à l'université. Six billes stupéfaites la fixèrent. Après un court silence confus, les trois voyageurs fouillèrent à nouveau dans leur porte-monnaie pour en extraire un second pourboire qu'ils déposèrent sur la table avant de s'en aller.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-976080784626972162011-07-09T20:08:00.004+02:002011-07-09T20:16:23.843+02:00Merci pour le retard<div style="text-align: justify;"><style>
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</style> </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Arial; font-size: small;">Un rendez-vous un soir, près d’un bar en plein air. J’arrive en avance. Un message m’indique que je vais devoir attendre un peu plus longuement que prévu. Qu’importe, il fait beau et la bière est fraîche. Sur un banc, un homme seul en tête-à-tête avec sa pinte. J’interromps ses glougloutements pour prendre place à l’autre extrémité du siège en lançant une salutation joviale agrémentée d’un sourire. L’invitation silencieuse à la conversation est bien reçue et le cinquantenaire ouvre le dialogue par des questions banales d’usage. </span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br />
</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Arial; font-size: small;">Au bout de quelques instants, un ami du bavard arrive, accompagné également de sa pinte. De bières à bières, les langues se délient et la conversation reprend son cours, cette fois-ci à trois voix. Les deux hommes s’avèrent être des expatriés depuis de nombreuses années. L’un me raconte avec fierté ses cours privés avec une jeune fille très douée, l’autre ses aventures maritimes du temps où il était jeune matelot. </span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br />
</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Arial; font-size: small;">Sorti de nulle part, un troisième compère – expatrié également – arrive et se joint au banc animé. Les rires résonnent. Je me félicite d’avoir choisi ce banc. L’air est doux et l’endroit se rempli d’autres joyeux assoiffés. A mon tour, je raconte quelques épisodes cocasses de mon crû. La bonne humeur assèche nos verres. Le troisième compère est envoyé au bar en éclaireur. Le niveau de bonne humeur – déjà bien élevé – continue de grimper lorsqu’il revient, les mains pleines de fraîcheur liquide.</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><br />
</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="font-family: Arial; font-size: small;">En plein milieu d’une explication obscure sur un sujet risible, l’un de mes amis improvisés arrête son flot de paroles et dirige son regard au-delà du joyeux banc. Je lève les yeux et aperçoit mon rendez-vous qui nous observe, déconcerté. Retour soudain à la réalité, je me souviens maintenant la raison de ma venue en ce lieu. J’introduis mes nouveaux amis à mon rendez-vous qui ne semble pas intéressé. La déception m’envahit alors que je prends congé du banc qui redevient momentanément silencieux. En m’éloignant, je me prends à espérer revoir à nouveau par hasard ces trois joyeux drilles. </span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-89814327555840232042011-06-27T14:12:00.000+02:002011-06-27T14:12:07.795+02:00Sur un air de bonne humeur<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">Depuis la terrasse du café, j'observe le vieux piano trônant étrangement serein sur le trottoir d'en face. Une initiative bienvenue dans cette ville aux rues amusicales. Sandwich en main, goulot à la bouche, tailleurs et costards déambulent d'un pas tendus. La plupart ne prête pas attention à l'instrument. Là d'où ils viennent, certainement que les saxophones jonchent les rues et les guitares pendent aux fenêtres. </div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><br />
</div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">Débouchant d'un coin de rue, un jeune costume-chemise se dirige d'un pas leste vers le piano. Sans hésitation, sans faire de pause, il s'assied devant les touches. Prenant le relais des jambes soudainement immobilisées, ses doigts se mettent à courir sur le clavier. Un air gai, électrisant, s'échappe de l'instrument pendant quelques minutes. Puis, les mains s'interrompent, les pieds reprennent le contrôle du corps, et le jeune homme s'en va, comme si le piano n'avait été qu'un lacet à renouer.</div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><br />
</div><div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;">Un café plus tard, un autre quidam s'arrête devant l'instrument solitaire. Bras ballants, il fixe l'instrument, le regard curieux. Il lève les yeux et semble oublier un instant l'objet de son arrêt fortuit. Il reprend son observation. Le piano est là, patient. Sous son regards insistant, les touchent s'offrent à lui, nues, comme retenant leur respiration entre deux mouvements. L'homme ne semble pas vouloir en profiter. Ou alors, maladroit, il ne sait pas comment s'y prendre. Il décide donc de partir.<br />
<br />
Guettant le départ tant espéré, un chevelu sort de derrière son poteau pour s'installer devant l'instrument, tout sourire. Soulagées d'être enfin rejouées, les touches du clavier s'en donnent à cœur joie et font raisonner leur bonne humeur dans tout le quartier. Des gouttes commencent à pleuvoir. Je me lève pour partir quand mes oreilles me font remarquer que la musique n'a pas cessé, malgré la pluie. L'homme avait affectueusement rabattu une bâche sur le piano, et s'était réfugié dessous, imperturbable, pour continuer son tête-à-tête musical.</div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-65210593257191341572011-06-17T15:04:00.002+02:002011-06-17T15:08:07.348+02:00X-Men : la Grande Classe<div class="MsoNormal" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"><br />
<span lang="EN-GB" style="font-size: small;">Mesdames, ne vous y méprenez pas, la série des films <i>X-Men</i> n'a absolument rien à voir avec des films porno pour jeunes femmes en mal de mâle (quoique je conçois qu'une certaine scène dans <i>Wolverine</i> ait pu vous induire en erreur). Non, c’est bien plus jouissif que ça ; surtout le récent <i>X-Men : First Class</i> qui raconte la genèse des X-Men et de la relation d'amitié - profonde mais houleuse - entre le professeur Xavier et Magneto. </span><br />
<br />
<span lang="EN-GB" style="font-size: small;">Nous pouvons remercier Madame Singer, maman du petit Bryan pour l'avoir laissé lire des tonnes de bandes-dessinées où super-héros et super-méchants se battent inlassablement. Le réalisateur de l'excellentissime <i>The Usual Suspects</i> continue sur sa lancée super-héroïque en aidant à mettre sur orbite le nouveau volet des <i>X-Men</i>, réalisé cette fois-ci par l'anglais Matthew Vaughn (réalisateur notamment du caustiquement drôle <i>Layer Cake</i>). </span><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLw8GKAB_Uj4sMjjNEK2qf2NAbQwwH4tNqpxn0RRiXAeBrlLgbsBm_eyYivrlnBza8OxGXRGTKmG7Hv_DlmB1xtj67haZrwjCoXRo8ulRTnkuA0jkHSmQChJHlMd-Xz9Oai_JXVJuEcHo/s1600/x-men-first-class-poster.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjLw8GKAB_Uj4sMjjNEK2qf2NAbQwwH4tNqpxn0RRiXAeBrlLgbsBm_eyYivrlnBza8OxGXRGTKmG7Hv_DlmB1xtj67haZrwjCoXRo8ulRTnkuA0jkHSmQChJHlMd-Xz9Oai_JXVJuEcHo/s200/x-men-first-class-poster.jpg" width="134" /></a></div><br />
<br />
<span lang="EN-GB" style="font-size: small;">Au premier abord, l'intrigue semble simpliste : les gentils mutants contre les méchants qui veulent tuer les êtres humains. Oui, mais c'est plus complexe que ça tout de même ; la thématique de l'aliénation est omniprésente et les méchants ne sont pas complétement méchants, tout comme les gentils qui ne s'avèrent pas toujours être gentils. En résumé : c'est drôle, ça pète de partout, ça utilise des super-pouvoirs qu'on jalouse au plus haut point, et sa défend furieusement sa cause (noble ou non). </span><br />
<br />
<span lang="EN-GB" style="font-size: small;">Qu'on se le dise, l'action de <i>X-Men </i>ne se situe pas dans l'espace et vous n'y verrez pas un grand monsieur tout de noir vêtu, avec un masque à faire suer les plus frileux et respirant plus bruyamment qu'un morse après un 100 mètres haies. On se retrouve ici sur terre, pendant la guerre froide, où des mutants tentent en vain de s'intégrer à la société, déchirés entre le bienveillant professeur Xavier (James McAvoy, parfait dans ce rôle - presque autant que celui du Dr. Garrigan dans <i>The Last King of Scotland</i>) et le revanchard Magneto (Michael Fassbender, tout aussi excellent que dans <i>Inglourious Basterds</i>). </span><br />
<br />
<span lang="EN-GB" style="font-size: small;">Alors que les derniers <i>X-Men 3: the Last Stand</i> et <i>Wolverine </i>manquent un peu de souffle, <i>X-Men: First Class</i> envoie des paquets d'énergie et entraîne le spectateur des deux côtés du rideau de fer sans lui laisser de répit. En somme, un bon divertissement pop-cornien. Et puis bon, rien que la scène avec Wolverine vaut le détour par la case cinéma.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-11032676863100266042011-06-10T15:26:00.001+02:002011-06-10T15:26:49.293+02:00Un ouvrage spatiotemporellement troublant<div style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; text-align: justify;"></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Une romance qui traverse le temps et qui évoque comme élément tragique les sauts spatiotemporels intempestifs. Oui ma p'tite dame, c'est possible. Avant ça, ces bons vieux H. G. Wells et Barjavel (parmi d'autres) ont déjà évoqué les voyages à travers le temps, mais de manière moins poignante, voire plus scientifique. Or donc quoi ? Une femme qui écrit sur une pratique science-fictionnesque Ô combien fantasmée ? Ravalez vos ricanements et laissez-vous envoûter par l'histoire qui fait passer <i>Roméo et Juliette </i>pour une romance mièvre.</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Dans son époustouflant </span><i style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">The Time Traveler's Wife</i><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"> (traduit misérablement en français par </span><i style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Le Temps n'est rien</i><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">), Audrey Niffeneger nous raconte l'histoire intense de Henry et Clare. Lui, atteint d'un trouble génétique, souffre de spatiotemporalite aiguë incontrôlable (en anglais dans le texte</span><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"><i> : Chrono-Displacement</i>)</span><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"> . Elle, belle, patiente et qui vie inlassablement dans le présent. Ils vont se rencontrer et ils vont s'aimer envers et contre les troubles spatiotemporalesques d'Henry que lui-même n'arrive ni à contrôler, ni à prévoir.</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Alors que n'importe qui rêverait d'avoir ce dysfonctionnement génétique, le lecteur se rend compte au fil des pages que cette particularité relève plus du fardeau ingérable que du don béni. Tout comme Henry, on est déboussolé au début de chaque chapitre : où est-on ? à quelle époque ? dans quel endroit ? Sauf qu'on ne se retrouve pas entièrement nu, comme le pauvre personnage principal.</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Au premier abord, l'histoire pourrait paraître saugrenue, mais ce sentiment ne peut exister qu'avant de se plonger dans les lignes happantes. Là, on réalise qu'Audrey Niffeneger arrive à faire passer une thématique jusqu'alors réservée aux seuls ouvrages de science-fiction purs (le voyage spatiotemporel) pour un drame poignant du quotidien pour les protagonistes (sans négliger pour autant l'aspect scientifique).</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Toute la difficulté de l'exercice peut être démontrée par l'adaptation cinématographique catastrophique qui ne lui rend absolument pas justice et parvient nullement à traduire l'intensité des émotions dégagées par le roman (même Hulk ne parvient pas sauver les meubles). Alors laissons Audrey Niffeneger à ce qu'elle sait faire de mieux : nous faire rêver, voire même... pleurer.</span><br />
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</div><div style="text-align: right;"><i style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">The Time Traveler's Wife </i><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">d'Audrey Niffeneger.</span><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;"></span></div></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-36119180408561321242011-05-31T17:14:00.000+02:002011-05-31T17:14:22.699+02:00Echanges et châtiments<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Soirée "networking" : signe d'une époque où les gens ne se saluent plus dans la rue mais préfèrent le faire en un lieu déterminé, le tout chapeauté par une thématique ronflante et accompagné de petits fours. Venus "réseauter" à tout va, les yeux se croisent, s'entre-croisent, les corps malhabiles balancent leurs pieds cardinalement (gauche, droite, devant, derrière), espérant sûrement en croiser d'autres, tout aussi maladroits. </span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Les globes oculaires ouverts au maximum, le menton fier relevé, un drôle d'oiseau s'approche de mon sourire figé. D'un mouvement évident, il abaisse son nez jusqu'au badge mentionnant mon nom et celui de l'entreprise responsable de ma présence au milieu de cette foule d'inconnus. Toutes plumes gonflées, l'homme lâche une rafale de points d'interrogations sur ma personne. N'ayant d'autre choix que de riposter par une série de réponses, agrémentées de quelques questions en bonus, je lui retourne ses politesses. Au bout d'un temps, le bougre comprend que je ne lui serai d'aucune utilité côté affaires et décide d'aller chasser un autre gibier côté table des boissons. </span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">J'observe pendant un moment la valse attendrissante des cartes de visites. Tels des enfants dans une cour d'école s'échangeant leurs précieuses billes, tailleurs et costumes deux pièces distribuent leur petit bout de carton, choisissant </span><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">précautionneusement les heureux élus. Le sourire fier et les mains pleines de cartes, chacun repart à l'affût de nouvelles cartes, plus belles, plus rares. </span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Au détour d'une table, un honorable monsieur croise le regard d'une tartelette aux framboises mise à l'écart des autres. Il réajuste sa cravate d'un geste rapide, puis engloutit sa victime avant de se retourner vers un groupe d'autres costumes deux pièces riant aux éclats. Personne ne pleurera la malheureuse ce soir, sauf peut-être son compagnon de plateau, un éclair au chocolat miniature. Ma sensibilité me pousse alors à le sacrifier, avant de m'enfuir loin de la scène de crime.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-11046178178358636592011-05-23T15:14:00.000+02:002011-05-23T15:14:30.150+02:00Une soirée au théâtre<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Approchez, approchez, ne craignez pas d'être plongés momentanément au cœur d'un show de Broadway. Les spectacles c'est magique : les acteurs, les décors, les chorégraphies, les musiques, les fous rires inopinés, les costumes, bref tout ce qui se passe sur scène. Mais le show ne se fait pas uniquement sur les planches ; il se fait aussi dans la salle, sous le regard attentif des vieux théâtres aux sièges en velours. </span></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">L'illogisme pointe son nez dès l'entrée. Pour cette comédie musicale new-yorkaise, tous les quidams qui battent le pavé serrent dans leurs doigts leur billet d'entrée. Les portes sont encore fermées et les places numérotées, malgré tout, une tension règne au-dessus de cette masse entassée devant les portes closes. "Vais-je trouver le siège 16B avant le début du spectacle ?" "Et si quelqu'un avait le même siège ? L'angoisse. Il faut que j'arrive en premier !" Doivent-ils probablement cogiter.</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Telles des fourmis venant adorer une sainte miette, les gens se bousculent, ("excusez-moi", "pardon", "excusez-moi") pour parvenir au siège tant convoité. Soupir de soulagement. Jet de veste nonchalant pour marquer son territoire. Rapide fouille du regard à 360°. Toilettes : ok. Bar : ok. Scène : ok. Voisins qui risquent de faire du bruit : ok. Cinq rangs devant, une jeune fille fixe intensément un siège, avant de regarder encore plus intensément son billet. Un pas à gauche, un pas à droite. Elle lève des yeux hésitants avant de prendre la décision de sa vie et d'envahir le pauvre fauteuil avec son postérieur. Dix minutes avant le début du spectacle. Les placeurs tentent vainement de raisonner les plus rebelles arrivant au pas de charge, convaincus qu'ils trouveront leur siège sans aide extérieure.</span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Les chants, les sourires figés et la bonne humeur feinte inondent le théâtre soudainement. Masse mouvante à mille têtes, le public sourit, puis rit, conquis. Applaudissements. Un rire isolé s'élève au rang de derrière. Désynchronisé. Strident. Il se meurt au bout d'un "ah, celle-là elle était bonne !" dépourvu d'enthousiasme. Une femme tente de convaincre l'homme à sa gauche qu'elle s'amuse. Constatant un désintérêt complet, elle se met en quête de quelque chose à faire. Un fond de teint sorti des tréfonds de son sac ira très bien. </span><br />
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<span style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif;">Les retardataires arrivent sur la pointe de leurs talons de plomb, accompagnés par un placeur exhibant fièrement sa lampe de poche. Si ce dernier a raté les auditions pour les Experts, il ne les a certainement pas raté pour le rôle absurde du mime bruyant. La masse du public rit. Il faut se lever pour laisser passer les retardataires. Faut-il rire avant de se lever ou bien attendre de s'être rassis, et donc avoir un temps de retard sur tout le monde ? Trop tard. Il faudra donc attendre le prochain flux d'hilarité générale. Une fois resynchronisé, le spectacle de la salle sera à nouveau oublié.<br />
</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-85522897875730520342011-05-16T13:22:00.001+02:002011-05-16T15:05:42.056+02:00Une après-midi avec John McClane<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Le rendez-vous est fixé. J'en ai des frissons dans le dos. Une après-midi complète avec John McClane. Les biscuits sont prêts, la bière est au frais, il reste du Coca et quelques pailles. Le ciel d'un gris triste crache des filets d'eau à intervalles régulières. Il est temps.</span></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Il débarque telle une tornade. L’œil vif, le sourire moqueur et son air américain un tantinet arrogant. Il raconte ses quatre aventures les plus célèbres peuplées de méchants, de mitraillettes, de bombes et de policiers qui hurlent sans arrêt. Je me prends au jeu ; je m'imagine à la place du bon samaritain et </span><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">tente de résoudre les enquêtes avant que des innocents soient tués. Les balles pleuvent. Les méchants rigolent à gorge déployée. Mon paquet de biscuits est vide. </span></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Rien ne va plus. John s'emballe et rigole comme un fou alors qu'il se remémore des blessures de bataille. Je lui donne une bière mais il refuse de la boire. Sans doute souhaite-il éviter d'aller aux toilettes. Après tout, il n'a pas vraiment le temps de se reposer. Fumer une cigarette, oui, mais vite. Serait-il paranoïaque ? Il parle d'Allemands, de terroristes, de soldats corrompus, d'attaques informatiques... Et ces policiers qui ne cessent de hurler des idioties. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">La nuit tombe, qu'importe ! Je commande une pizza pour me venger des miettes de biscuit qui me narguent depuis plus d'une heure. Mais pourquoi les supérieurs de John ne l'écoutent pas ? Il va finir en thérapie ce pauvre garçon. Je tente de le rassurer, mais il s'entête et se remet à courir. Mais remets-donc tes chaussures, malheureux ! Et rhabille-toi un peu. Prends exemple sur ta fille que diable ! </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;"><br />
</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Helvetica Neue",Arial,Helvetica,sans-serif;">Le Coca n'est plus qu'un vague souvenir, au même titre que les biscuits. Le pauvre reste de pizza gît lamentablement sur une tache de gras. John a tué tous les méchants et fini de radoter ses phrases à répétition. Il est temps que je le raccompagne et qu'il regagne sa place aux côtés de Riggs et Murtaugh.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-61199007136708062412011-04-28T22:58:00.002+02:002011-07-09T20:12:12.879+02:00Tentative d'évasion<div class="MsoNormal" style="font-family: 'Times New Roman'; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;">J'ouvre les yeux et je me retrouve soudainement devant un homme en complet veste, cravate, chaussures noires cirées, sourire arrogant en coin (probablement inclu dans l'ensemble). Il me fixe. Ah oui, il m'a posé une question et attend vraisemblablement une réponse. Mon cerveau se met lentement en route et passe en revue toutes les réponses que j'ai déjà prêtes en stock. Après une courte analyse, je choisis celle qui me semble le plus proche de la question posée. Quelques gribouillis de sa part, un hochement de tête. Bon, c'était apparemment pas ça. Tant pis.</span></div><div class="MsoNormal" style="font-family: 'Times New Roman'; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;">Ma montre brûle mon poignet et semble hurler à mes yeux de se baisser. Juste une fraction de seconde semblent-ils dire. Il ne verra rien. Vas-y ! Maintenant ! Regarde l'heure ! Il est en train de gribouiller ! Trop tard. Ce sera pour la prochaine ouverture. Il faut que je planifie patiemment mon évasion. Je compte le nombre de va-et-vient entre moi, sa feuille, moi, sa feuille, moi, sa feuille… Pour le tatouage sur le dos, c'est cuit, je n'ai pas suffisamment observé les locaux en arrivant. Nous sommes au troisième étage. Trop haut.</span></div><div class="MsoNormal" style="font-family: 'Times New Roman'; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;">Je remarque soudainement que l'homme a cessé de parler. Un silence s'ensuit. Je tente un sourire. Tout en innocence me dis-je, ça passera tout seul. Maudit soit mon esprit vagabond ! Sa bouche sérieuse forme une ligne pincée. J'ouvre la mienne et tente d'y pousser un son au bord du gouffre pour combler ce silence s'alourdissant de seconde en seconde. L'homme le regarde s'écraser misérablement au sol. Serait-ce le signal pour mon évasion ? Je tente une percée et me lève, tout sourire. Le regard interloqué de mon interlocuteur m'indique que c'est une tentative ratée.</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial,Helvetica,sans-serif; font-size: small;">Il se remet à parler. Mon esprit repart en vadrouille. Les yeux bloqués sur les siens, mon esprit m'ordonne d'écouter les sons de l'étranger. Oui, mais une fois l'ordre donné, les sons cessent abruptement. A nouveau. J'enrage. L'homme se lève. Je souffle silencieusement et me lève à mon tour. L'entretien est terminé ; c'est sûr, je n'aurai certainement pas le poste. Qu'importe, l'évasion était trop ardue.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1577358971684505198.post-19246261062943433922011-04-19T00:05:00.000+02:002011-04-19T00:05:38.085+02:00La philosophie des chaussettes trouées<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Il est un mouvement social obscur qui tapisse subliminalement ce blog depuis ses débuts et une explication serait de mise avant d'aller plus loin. Je veux parler des chaussettes trouées. Originaire d'une provenance inconnue, cette philosophie quotidienne touche tous les niveaux sociaux, mais plus particulièrement les rêveurs, parfois appelés tête en l'airistes.<br />
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Les chaussettes trouées définissent par elles-mêmes l'envie et la volonté de laisser non seulement ses orteils respirer, mais aussi les idées circuler librement. Cette double fonctionnalité dénote une ouverture d'esprit certaine et un insouciance accessible à tous, du moment que l'on se refuse à repriser ses chaussettes usagées.<br />
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Nombreuses sont les personnes adeptes de ce mouvement podologique, mais peu osent dévoiler ce penchant exquis. Les chaussettes trouées sont en effet devenues un des tabous majeurs de la société occidentale du XXIe siècle. Tant qu'elles sont contenues dans des chaussures, elles peuvent jouer de leur influence en toute sérénité et en toute discrétion, à l'abris des regards ridiculement inquisiteurs.<br />
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">C'est à l'air vagabond et rêveur d'une personne que l'on peut deviner - mais sans grande certitude - le nombre de trous qu'abrite l'intérieur de ses souliers. Les propos prosaïques et les constatations banales voient immanquablement s'enfuir les orteils libérés. De même pour les rêves brimés oralement ou encore les désirs chahutés violemment.<br />
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<span class="Apple-style-span" style="font-family: Arial, Helvetica, sans-serif;">Ainsi, naturellement trouées, les chaussettes aident non seulement à faire circuler les idées, mais aussi à les développer. D'où l'importance d'avoir les pieds aérés.</span></div>La Sauterellehttp://www.blogger.com/profile/06688621064510542825noreply@blogger.com6