jeudi 24 mars 2011

On croit rêver !

Un matin, tu te réveilles et tu te rends compte que tu as le même âge que la veille. Cette réflexion t'assomme au même titre qu'un pull qui dégringole de ton armoire entrouverte. Tu enfiles tes chaussettes trouées (les bleues, c'est plus sexy). Les yeux collés de sommeil, tu te rends au travail, comme tous les jours de la semaine. Tu réfléchis à ta vie, à la viennoiserie que tu dévoreras dans quelques minutes, au véritable sens du film "Mulholland Drive", à l'attitude écologique que tu devrais adopter... demain... un jour... Promis, tu commenceras demain. Soudain, la route se déroule devant toi. Tu roules. Tu roules.

Tes cacas d'yeux dégringolent sur tes genoux encore engourdis de sommeil. Tu t'agaces des publicités que crachote la radio. Tu te dis qu'il y a peu de personnes sur la route. Ah, on doit être mercredi. Soudain, la route se déroule devant toi. Tu roules. Tu roules. Tu te demande tout de même si tu ne devrais pas tourner dans la petite ruelle sur ta gauche pour voir si les mouettes sont réveillées. Encore des cacas d'yeux qui dégringolent.

Tu change de fréquence radio. Tu t'aperçois que tes doigts battent la mesure. Tu les sermonnes sèchement et retourne à tes pensées. Rebelles jusqu'au bout, tes doigts recommencent leur parade. Pour les punir, tu sifflotes. Ca les agace. Ahah !

Non ! La petite ruelle t'as filé entre les yeux au moment où tu te préparais à entamer la troisième strophe de ton morceau favori. Tu blâmes tes doigts. Soudain, la route se déroule devant toi. Tu roules. Tu roules. Les cacas d'yeux ont cesser de tomber. Et toujours aussi peu de monde sur la route.

Les yeux rivés vers le ciel, ta voiture se sent irrésistiblement attirée par le bord de la route. Rien ne va plus. Il faut te réveiller avant qu'une catastrophe ne survienne.

Ce matin-là, tu te réveilles et tu te rends compte que tu as exactement le même âge que la veille.




Voilà un homme bien ! Les chaussettes trouées et leur pouvoir incroyable sont à l'honneur chez Sieur Wayne et son blog BD ultra glamour : Bières, BD et Maladies Mentales.



lundi 14 mars 2011

Paul : un film sans cape et sans épée (mais avec un sabre)

Si vous n'avez pas encore de trous à vos chaussettes (comment est-ce possible !?!), un conseil avisé : courez... que dis-je ? Volez ! Téléportez-vous ! Affrétez au plus vite votre vaisseau terrial pour aller voir Paul (en vente dans le cinéma le plus proche de chez vous, et ne lisez surtout pas la notice d'emballage). 

Encore un régal visuel dont nous gratifient les deux acteurs britanniques Simon Pegg et Nick Frost, le tout avec l'aide de Greg Mottola qui, grâce à cette collaboration, arrive à se faire pardonner de ses douilles précédentes (allez voir les titres sur IMDB bande de feignasses !). Dans la lignée qui défrise un caniche royal, Paul succède fièrement aux deux dernières oeuvres des deux compères, Shaun of the Dead (2004) et Hot Fuzz (2007) réalisés tous deux par Edgar Wright (non, moi non plus je ne connais pas ce monsieur). 


Point de zombies affamés ou de curé armé d'un bazooka dans ce nouvel opus (ooooohhhh... déçue....), mais un alien plus cool que James Dean qui complète magistralement le duo de nerds qui nous emmènent sur les routes du sud-ouest des Etats-Unis, du Comic-On à la zone 51, en passant par des bars étranges et une boîte au lettres solitaire. 

Une rencontre (d)étonnante entre deux geeks britanniques (Graeme et Clive), un extra-terrestre (Paul) et une bigotte borgne (Ruth) qui va apprendre à manier l'art de l'insulte avec une dextérité très imaginative. Le tout parsemé d'agents fédéraux pas très malins à leurs trousses. Ca court, ça pisse dans son froc, ça ressuscite des oiseaux, ça rigole, ça embrasse, ça plane, ça pète dans tous les sens, ça s'évanouit, et ça bousille un magnifique T-Shirt de l'Empire Contre-Attaque (naaaaan !!! Pourquoiiiiii ???). Secouez et vous obtiendrez un film avec des tongs (schlaps / flip-flops / claquettes, vous choisissez) et une tête plus grosse qu'une pastèque gonflée à l'hélium. Oh yeah ? me demanderez-vous. Oh yeah ! répondrais-je.

Et puis bon, il faut dire aussi que la scène avec Sigourney Weaver vaut son pesant de pop-corn.

En somme, un film attachant - à l'image de ses personnages principaux -, bourré de références cinématographiques qui vous feront sautiller d'excitation sur votre siège, et surtout, un humour tout en finesse à déguster avec un milk-shake au chocolat et un double cheeseburger avec bacon grillé.

mercredi 2 mars 2011

Un livre qui sent bon le kebab et le mâle pas rasé


L'opus numéro 5 de la série Notes de Boulet s'intitule Quelques minutes avant la fin du monde. L'auteur annonce donc d'emblée le thème apocalyptique qui reviendra de manière récurrente dans ce nouvel ouvrage : la destruction de l'espèce humaine. Avant même de passer la couverture, le lecteur pourrait craindre de se retrouver face à un champ lexical gravitant autour de la mort, la désolation, l'incapacité de survivre, voire même la destruction de la planète terre. Certes, cette crainte se retrouvera justifiée au fil des pages, mais il est de bon ton de préciser, pour ne pas effrayer le lectorat, que de précieux conseils seront fournis pour faire face à une telle catastrophe.

Ce nouveau tome s'ouvre sur une pleine page arborant un morceau de la terre vue de l'espace et trois simples mots "Voici la terre...". Cette première page dénuée de complexité dénote avec ferveur la simplicité avec laquelle l'auteur va aborder sa narration, en nous emmenant tantôt  dans son appartement mal rangé, tantôt dans les rues de son quartier, ou encore, et ce dans la majeure partie de ses histoires, dans des mondes imaginaires. Lecteurs, vous serez avertis, si vous ne supportez pas les roux mal rasés, les schtroumpfs zombis, ou les histoires de limaces récalcitrantes, ce livre vous est fortement déconseillé. 

Usant à outrance de son humour de mangeur de kebab amateur de poutine, Boulet nous offre ici une ode aux chaussures rouges et à la nourriture grasse, au travers de récits métaphoriques faisant très certainement allusion au poète Karadoc qui avait été le premier de son siècle à déclamer "le gras, c'est la vie." Philosophant abondamment sur l'existence humaine et ses travers, l'auteur alterne même les techniques picturales, pour le plus grand bonheur de nos globes oculaires.

Au travers de ce cinquième opus réussi, Boulet nous livre ses réflexions sur la question même de l'existentialisme avec la légèreté d'un ballon de baudruche et le doigté d'un joueur de kazoo. Scientifique dans l'âme, ses conseils avisés face à une apocalypse imminente - voler une télé ne sert strictement à RIEN en cas de destruction planétaire - font en sorte que le lecteur ressort de cette lecture illuminé, serein, et avide d'une bière bien fraîche.

En bref, Notes 5 : Quelques minutes avant la fin du monde est un livre qui sent bon le kebab et le mâle pas rasé.